C’est la période de dégustation des vins clairs ! Au programme nous avons testé 6 vins de l’année 2018, 2019 et 2020 avec notre œnologue afin de :
sélectionner les meilleurs vins
tester et faire le choix des assemblages en combinant crus & années
Finalement, sur 200 hectolitres de vins, nous en avons conservé uniquement la moitié ! Cette étape fait partie intégrante de la vinification : c’est avec les bonnes combinaisons aromatiques qu’on obtient les nominations pour nos cuvées.
Enfin, rappelons que c’est Dom Pérignon qui a inventé les assemblages de Champagne au 17e siècle.
> PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT < Nous sommes fiers de communiquer que l’exploitation est certifiée “Haute Valeur Environnementale” de niveau 3 ! (le niveau d’exigence le plus haut) Ce label valorise des pratiques de viticulture mises en place depuis déjà des années. Notre action concrète la plus récente ? La plantation d’une petite haie plantée en mix avec les pieds de vigne du premier rang lieudit “Les Tarons”, côté ruisseau, et ce pour assurer la continuité écologique.
Haie plantée fin 2020, en alternant un arbuste avec un pied de vigne sur le dernier rang de la parcelle.
A quoi ça sert de replanter des arbustes sauvage locaux ? Déjà parce que les haies sauvages faisaient partie du paysage rural avant que beaucoup soient sacrifiées au profit des plantations de vigne. Or, la haie est un habitat écologique à préserver ou à recréer : Elle sert d’abris, mais aussi de garde-manger à la biodiversité locale, que nous nous devons de préserver au milieu de cette culture intensive que représente le vignoble.
En Champagne, on a besoin du vin rouge pour l’élaboration du Champagne rosé, qui peut se concevoir de deux façons :
La première se nomme « Rosé d’assemblage » et pour cause : on vinifie séparément 5 à 20% de vin rouge reconnu par l’AOC Champagne et du vin blanc tranquille. On les réunit lors de l’assemblage, avant la mise en bouteille et la prise de mousse (la Champagne est la seule région française autorisée à mélanger vin rouge et vin blanc).
La seconde consiste à fouler les raisins noirs à jus blanc issus du cépage pinot noir ou pinot meunier avec leur peau, dont les pigments naturels vont colorer les jus en les enrichissant de leurs composants aromatiques lors d’une macération de 1 à 3 jours. Cette méthode exige un grand savoir-faire et c’est la maîtrise de cette technicité qui va déterminer à la fois le goût et la couleur du champagne ainsi obtenus. D’où son nom « Rosé de macération » ou « de saignée« . On obtient alors un vin rosé tranquille, qui est ensuite travaillé de la même façon que les vins blancs utilisés pour élaborer les champagnes blancs. Le Champagne rosé de saignée est plus vineux, plus intense, avec des arômes fruits rouges prononcés et une robe d’un rosé plus intense, en raison de la présence exclusive de Pinot Noir et/ou Pinot Meunier.
La majorité des maisons de Champagne achètent du vin rouge pour l’assembler à leur blanc, d’autres le confectionnent eux mêmes via la deuxième technique et c’est notre cas. Tout d’abord, on utilise le cépage Pinot Noir grand Cru. Une fois pressé, on a besoin de conserver le moût pour qu’il macère et prenne sa couleur et ses arômes, et ce à une faible température afin d’éviter un départ en fermentation trop précoce. Surtout par les chaleurs de ces derniers jours qui accéléreraient le processus.
Pour cela, Patrice ajoute de la glace carbonique sous forme de glaçons à -20 degrés dans le moût. Cela produit cette vapeur d’eau blanche visualisée sur les photos, telle une fumée sortant de la cuve, au moment de la vider.
Les saints de glace sont une période climatologique située, selon les observations populaires européennes du Haut Moyen Âge, autour des dates des fêtes de saints catholiques : Saint Mamert, Saint Pancrace et Saint Servais, traditionnellement célébrées les 11, 12 et 13 mai de chaque année. À cette époque, les gens constatèrent que cette baisse des températures intervenait toujours à la même période, pouvant aller jusqu’au gel. Les gens très croyants à l’époque invoquaient alors les Saints pour protéger les cultures.
Saint Servais
Saint Mamert
Saint Pancrace
Les scientifiques ont évidemment une autre interprétation et considèrent, grâce à des observations astronomiques, que la Terre arrive, à cette période de l’année, dans un espace où les poussières stellaires seraient plus importantes et la poussière ferait très légèrement obstacle aux rayonnements solaires. La Terre traverserait à nouveau un nuage de poussière six mois plus tard, le 11 novembre, avec l’effet inverse. Une diffusion du rayonnement solaire sur la Terre en plus du rayonnement direct qui amènerait « l’été Indien » (début octobre ou novembre).
Dictons :
Le 11 mai : « Attention, le premier saint de glace, souvent tu en gardes la trace« ,
Le 12 mai : « Saint Pancrace souvent apporte la glace« ,
Le 13 mai : « Avant saint Servais point d’été, après saint Servais plus de gelée«
Cette croyance nous est également utile à nous les vignerons : cette deuxième quinzaine de mai où se situent les dernières nuits froides de la fin d’hiver reste un repère pour nous rappeler quand la période de gel se termine. En effet, la vigne étant actuellement dans sa phase de croissance végétative, une gelée viendrait compromettre tout ou partie de la future récolte.
Effets du gel sur la vigne, 2017.
Cette nuit il y a eu du vent donc pas de gelée, +2 ° dans notre vigne des « Tarons » qui est une vigne en basse altitude (plus de risques). Donc ça devrait aller cette année !
Puisque les ventes de Champagne sont reportées pour le moment, le temps du confinement, nous portons l’essentiel de notre attention sur la viticulture depuis une dizaine de jours.
En cette fin de semaine, ce fut le moment d’épandre l’engrais organique, avant que la vigne commence à pousser. En effet, vu que nous lui demandons un certain rendement (environ 10.000 kg de raisons par hectare), elle est comme nous, elle a besoin de se nourrir : pas de nourriture, pas de raisins !
DE LA CHIMIE
L’engrais que nous épandons au tracteur (voir vidéo ci-dessous) se modifie peu à peu au cours de la saison sous l’action de bactéries qui transforment l’ammoniac (NH3) en nitrite (NO2–), puis en nitrates (NO3–), au cours du processus de nitrification. Ainsi la vigne est nourrie lentement.
ET AVANT ?
Nous n’épandons cet engrais qu’une fois par an et nous avons toujours épandu de l’engrais organique, même du temps de notre grand père où les vignes étaient enrichies par le fumier des vaches et des chevaux : Cet engrais très concentré était utilisé avec parcimonie à l’époque car s’ il y en avait trop cela favorisait la pourriture grise sur les raisins.
ENVIRONNEMENT
Le fait de broyer les sarments de vigne nous permet d’économiser environ 10 à 15 unité d’azote par hectare, par contre comme nous avons désormais des sols enherbé dans nos vignes, l’herbe consomme une partie de l’engrais destiné à la vigne. On a rien sans rien mais l’art du vigneron est aussi de cultiver la terre dans le respect des sols.
Bon courage à tous dans cette période de trouble !
Le Champagne MARC
Le premier critère de qualité d’un bon champagne, c’est la maturité du raisin pour un bon millésime : il faut que l’acidité se tienne, et ce fut le cas cette année.
Précisons que nous ne faisons qu’une seule fermentation au lieu de deux depuis 2008 : En effet, le climat s’est réchauffé : il y a de ce fait moins d’acidité dans les raisins donc dans le vin. Et en procédant à une seule fermentation, on conserve mieux l’acidité naturelle du raisin.
Une photo de Patrice dans les chardonnays
Cette année, la cueillette traditionnelle s’est réalisée à une période classique pour une vendange en Champagne, c’est à dire à la mi septembre. : Le rendement demandé par l’appellation étant modéré, la récolte fut très qualitative. Comme prévu, la grande période d’ensoleillement joua également sur la teneur en sucre.
La qualité sanitaire des vignes fut exceptionnelle cette année. En effet le peu d’humidité rencontrée du printemps à la fin de l’été avec des journées chaudes et des nuits fraîches fut un facteur majeur.
Pour résumer, les facteurs pour faire un millésime de qualité sont :
une bonne maturité
un bon ensoleillement pour un taux de sucre optimal (10.5°)
une bonne qualité sanitaire (pas de mildiou, oidium, etc)
un rendement correct
Dans tous les cas, la nature décide. Et en moyenne, on peut réaliser un excellent millésime 2 année par décennie (Derniers cas : 2012, 2008).
ANECDOTE DE VENDANGES
Des photos d’une tradition qui s’exerçait dans notre maison il y a encore quelques années : à la fin des vendanges, les femmes ramassaient les derniers raisins et faisaient couler le dernier marc au pressoir ! Evidemment, cela tournait souvent en bain aux raisins … 😉
Le Champagne MARC vous propose une excursion plongée dans le patrimoine champenois autour de 3 ateliers gustatifs & sensoriels :
Visite du vignoble en 4 x 4 + dégustation d’un foie-gras avec notre Cuvée grand cru Perla Nera
Découverte d’une ancienne cave et d’un pressoir de 1889 + dégustation de fromages accordés à notre Blanc de Blancs
Retour sur l’exploitation pour une visite de cave, où vous testerez le dégorgement à la volée Accord chocolats & Champagne Rosé.
79€/personne la demi-journée / Sur réservation uniquement Réduction de 15 euros par caisse de 6 bouteilles achetées
A 10 km d’Epernay, 20 km de Reims, 130 km de Paris.
L’ouvrage médiéval « Les Très Riches Heures du duc de Berry » est un livre d’heures et un calendrier, commandé par le duc Jean Ier de Berry. Au sein du calendrier, au mois de mars, on y voit représentée la taille de mars.
Cette peinture représente une scène de travaux agricoles. Chaque champ contient une étape différente des travaux, tous séparés par des chemins se croisant au niveau d’un édicule appelé montjoie. Au second plan, des vignerons (ou closiers*) taillent et sarclent la vigne en foule** avec houe et serpette dans un enclos à gauche et labourent le sol à l’aide d’une houe pour aérer le sol : ce sont les premières façons de cultiver la vigne.
En province, comme d’ailleurs en Bourgogne (sauf dans la région de Chablis) et dans le Jura, la vigne en foule présente avec ses ceps en désordre une apparence très particulière, déroutante pour qui est accoutumé aux vignobles dont les lignes sont tirées au cordeau. En réalité, pour établir la vigne en foule on plante en rangs réguliers espacés de 0,80 m à 1 m (selon la tradition, on arrose avec du champagne le dernier cep planté) mais ensuite on pratique deux opérations qui vont détruire petit à petit cette belle ordonnance, le provignage et l’assiselage. (Source : CIVC).
Cet ouvrage est commandé par le duc aux frères Paul, Jean et Herman de Limbourg vers 1410. Inachevé à la mort des trois peintres et de leur commanditaire en 1416, le manuscrit est probablement complété, par un peintre anonyme. Certains historiens de l’art y voient la main de Barthélemy d’Eyck. En 1486, il est achevé dans son état actuel par le peintre Jean Colombe pour le compte du duc de Savoie. Acquis par le duc d’Aumale en 1856, il est toujours conservé dans son château de Chantilly, dont il ne peut sortir, en raison des conditions du legs du duc.
*exploitants d’une closerie, petite exploitation rurale
** Vignoble planté sans ordre apparent et en grande densité (50000 à 60000 pieds par hectare en moyenne). Cette méthode ancestrale fut abandonnée au 20e siècle suite à la replantation du vignoble consécutive à la crise phylloxérique.
Après la signature de l’armistice à la sortie du « wagon de l’Armistice » du train d’état-major du maréchal Ferdinand Foch (deuxième à partir de la droite).
Nous sommes aujourd’hui le 11 novembre 2018. Il y a 100 ans, jour pour jour, à 11 heures, sonnaient en France des volées de cloches et des sonneries de clairons annonçant la fin d’une guerre qui fit pour l’ensemble des belligérants plus de 18,6 millions de morts, invalides et mutilés, dont 8 millions de civils. Les représentants allemands et alliés se réunissent dans un wagon-restaurant aménagé provenant du train d’état-major du maréchal Foch, dans la clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne. Plus tard, le , à Versailles, est signé le traité de paix, qui met réellement fin à l’état de guerre
Notre département a fort souffert de cette cette première guerre, avec notamment la « Bataille de la Marne » qui sonna la première confrontation franco-allemande. Plus localement, notre village de Fleury La Rivière subit également les conséquences de la « Grande Guerre » avec, sur ses 210 maisons de l’époque, 138 détruites par les obus, brûlées ou démolies. Le village possédait également le « Hameau de Beauregard », pourvu d’un château et situé au-dessus du village, direction Reims : Il fut détruit il y a également un siècle en 1918 pendant les bombardements.
Aujourd’hui, à la place de ce hameau, poussent des pieds de vigne qui apportent la paix aux hommes qui y croient. Nous avons ce jour une pensée particulière aux Hommes des 5 continents morts pour la liberté de notre pays, la France.
En bas à droite, ancien emplacement du Hameau de Beauregard de Fleury-La-Rivière.
Depuis le 27 Août, on entend résonner les coups de sécateurs dans nos vignes ! 2018 rime avec qualité et joli volume ! Sur ces quelques clichés, vous pourrez voir notre équipe de vendangeurs en action, par la cueillette et le débardage. Vous pourrez également entrevoir Grégory & Patrice, organisant le tout. Rendez-vous la semaine prochaine pour des clichés au pressoir !